Nue-propriété et usufruit, tout ce que vous devez savoir
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Investir dans l’immobilier se fait en général par l’acquisition d’un bien en pleine propriété. Mais il est également possible d’effectuer un achat en nue-propriété, en cédant l’usufruit temporaire du bien à un tiers, moyennant une décote sur le prix d’acquisition. Cela peut être une bonne stratégie pour se constituer un patrimoine immobilier.
La pleine propriété d’un bien se définit par la corrélation de deux éléments distincts qui sont la nue-propriété et l’usufruit.
L’usufruit est le fait de pouvoir jouir d’un bien sans en être propriétaire. Celui qui dispose de ce droit est appelé « usufruitier ». En tant que telle, cette personne peut occuper le bien ou le mettre en location et en percevoir les revenus. L’usufruitier n’est pas propriétaire, car la nue-propriété du bien ne lui appartient pas.
La nue-propriété est le résultat du démembrement d’un bien en deux parties : la nue-propriété et l’usufruit. La personne qui possède la nue-propriété d’un bien peut en disposer à sa guise, en le vendant, en le donnant ou en le transmettant. La nue-propriété prend souvent corps dans le cadre d’une succession.
Le démembrement d’un bien immobilier constitue un acte juridique qui s’effectue par le découpage de ce bien en deux éléments qui sont la nue-propriété et l’usufruit. Le démembrement de propriété est un procédé qui est mis en œuvre dans le cas d’une donation ou d’une succession, ou alors dans le cadre d’un investissement en nue-propriété.
La pleine propriété caractérise un bien immobilier qui appartient à une seule et même personne, qui en dispose donc à sa guise. Elle en possède donc l’usufruit et la nue-propriété puisque le bien ne subit pas de démembrement.
Un individu peut procéder de son vivant à la donation de la nue-propriété d’un bien, et en garder l’usufruit. Ce type de donation s’appelle une « donation en démembrement », et son avantage est surtout fiscal. En effet, donner la nue-propriété d’un bien de son vivant a l’avantage de réduire les droits de succession, au même titre qu’une donation classique, mais cela tout en gardant la jouissance de son bien. C’est également une façon de transmettre en douceur son patrimoine immobilier.
Le droit de propriété est défini par la réunion de trois éléments, qui sont l’usus, le fructus et l’abusus.
L’usufruitier détient l’usus, qui est le droit d’occuper le bien et d’en jouir pleinement, et le fructus, qui lui donne le droit de bénéficier des revenus générés par le bien concerné, comme la perception de loyers. Il peut conclure lui-même le bail d’habitation, mais doit obtenir l’accord du nu-propriétaire pour conclure un bail rural ou un bail commercial.
En contrepartie, l’usufruitier doit :
Le nu-propriétaire détient l’abusus. C’est-à-dire qu’il peut disposer du bien comme il le souhaite. Il peut également :
Le nu-propriétaire peut-il habiter le bien ? Non. La jouissance du bien revient à l’usufruitier. À l’extinction de l’usufruit, le nu-propriétaire récupère la pleine propriété et peut habiter le bien s’il le souhaite.
Les obligations du nu-propriétaire sont :
Peut-on obliger un nu-propriétaire à vendre ? Non, la vente d’une propriété démembrée ne peut s’effectuer qu’avec l’accord commun du nu-propriétaire et de l’usufruitier. L’un ne peut procéder à la vente de la pleine propriété sans l’accord de l’autre.
Le recours au démembrement est une façon douce d’anticiper la transmission de son patrimoine. Les parents font une donation de nue-propriété à leurs enfants, mais en gardant l’usufruit, ils peuvent continuer à occuper le bien, ou le mettre en location pour percevoir un complément de revenus.
Dans le cas d’une donation en nue-propriété, les frais de succession sont calculés sur une partie du bien et non sur la totalité. Au décès des parents, l’usufruit est caduc et les enfants deviennent entièrement propriétaires du bien, sans droits de succession supplémentaires.
Durant le temps que dure l’usufruit, les enfants sont déjà en partie propriétaires, mais ne supportent ni les charges ni les impôts relatifs au bien.
Les parents sont usufruitiers jusqu’au décès du dernier conjoint, ce qui leur permet de jouir du bien jusqu’à leur dernier jour. Le décès de l’usufruitier entraîne l’extinction de l’usufruit. On parle alors d’usufruit viager.
Dans le cas d’une donation en nue-propriété, le montant de celle-ci est estimé selon un barème établi, et qui tient compte de l’âge du donateur. Vous trouverez ci-dessous un tableau usufruit/nue-propriété qui vous indique la valeur retenue en fonction de l’âge du donateur.
Age du donateur | Valeur usufruit | Valeur nue-propriété |
Moins de 21 ans | 90 % | 10 % |
De 21 à 30 ans | 80 % | 20 % |
De 31 à 40 ans | 70 % | 30 % |
De 41 à 50 ans | 60 % | 40 % |
De 51 à 60 ans | 50 % | 50 % |
De 61 à 70 ans | 40 % | 60 % |
De 71 à 80 ans | 30 % | 70 % |
De 81 à 90 ans | 20 % | 80 % |
À partir de 91 ans | 10 % | 90 % |
M. X a 65 ans. Il possède un bien immobilier estimé à 250 000 €, dont il donne la nue-propriété à sa fille, en gardant l’usufruit. En se référant au tableau des barèmes, on constate que M. X, d’après son âge, reste « propriétaire » à 40 % de son bien, et que sa fille reçoit donc 60 % de la valeur de ce bien en nue-propriété, soit 60 % de 250 000 €. Le fisc va donc considérer que la fille de M. X a reçu un don de 150 000 €.
Mme B, 53 ans, perd son mari. Lors de la succession de son époux, Mme B devient l’usufruitière et sa fille la nue-propriétaire de leur villa, dont la valeur est estimée à 180 000 €. L’âge retenu est celui de Mme B, qui reçoit l’usufruit. Sa fille reçoit la nue-propriété de la villa ; l’administration fiscale considère alors que la succession reçue est de 50 %, soit 90 000 €.
Classiquement, le calcul de la plus-value sur la vente d’un bien est effectué à partir de la date d’acquisition en pleine propriété.
S’agissant de la vente d’un bien démembré, la date d’acquisition correspond à celle des droits démembrés. Lorsque la vente est finalisée, on connaît le montant de la plus-value. On calcule ensuite l’abattement en se référant à la date du démembrement. Enfin, le produit de la vente est versé à chaque vendeur, le nu-propriétaire et l’usufruitier, conformément au tableau tenant compte de l’âge de l’usufruitier à la date du démembrement.
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