Plus-value immobilière d’une résidence secondaire : principe et fonctionnement

Plus-value immobilière d’une résidence secondaire : principe et fonctionnement

Lors d’un investissement immobilier, il est essentiel de réaliser une plus-value. Cette plus-value immobilière correspond à la différence entre le prix de vente d’un bien et son prix d’achat. Elle est imposable lorsqu’elle concerne les résidences secondaires. Il faut également tenir compte de certains abattements, exceptionnels ou non. L’un d’eux concerne la durée de détention du bien. Comment calculer cette plus-value ? À combien est-elle taxée ? Quels sont les cas d’exonération ? On vous explique tout.

Comment calculer la plus-value sur une résidence secondaire ?

 

Si la plus-value immobilière d’une résidence principale n’est pas imposable, celle des résidences secondaires peut l’être dans certains cas. Réaliser une plus-value lors de la cession d’une résidence secondaire signifie que celle-ci a été vendue à un prix supérieur au prix d’achat. Pour calculer la plus-value brute, il faut donc soustraire le prix d’achat au prix de vente du bien. 

Par exemple :

Pour une maison achetée 150 000 euros et vendue 200 000 euros, la plus-value sera de :
200 000 - 150 000 = 50 000 euros.

 

La majoration forfaitaire du prix d’acquisition

Pour obtenir le montant net de la plus-value, il faut déduire et majorer certains coûts de sa valeur brute. Pour cela, le cédant a le choix entre deux options : 

  • Majorer le prix d’acquisition des frais, charges et dépenses de travaux réels assumées par le vendeur, sur justificatif ;
  • Opter pour un forfait de majoration de 7,5 % pour tenir compte de ces frais (ou 15 % pour les propriétaires d’une résidence secondaire depuis plus de 5 ans).

Ce forfait ne nécessite pas de présenter de justificatifs. 

 

La majoration au réel du prix d’acquisition

Le vendeur peut également ajouter au prix d’acquisition du bien les dépenses qu’il a prises en charge pour acheter et/ou rénover la résidence secondaire. Ces dépenses comprennent notamment : 

  • Les frais de notaire ; 
  • Les droits d’enregistrement ;
  • Les frais de diagnostic (nécessaires pour la mise en vente du bien) ;
  • La TVA (à condition qu’elle n’ait pas été déduite auparavant) ;
  • Les frais de travaux (amélioration, agrandissement, construction ou reconstruction) qui ne sont pas entrés dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Les travaux d’entretien ou les frais de réparation ne sont pas pris en compte.

Toutes ces dépenses doivent être justifiées sur facture, éditée par un professionnel.

 

Quelle est la durée de la plus-value sur une résidence secondaire ?

L’imposition de la plus-value immobilière dépend du contexte. Dans certains cas, la plus-value immobilière réalisée lors de la cession d’une résidence secondaire peut être exonérée d’impôt. Elle bénéficie d’un abattement en fonction de la durée de détention du bien. Au plus le propriétaire détient le bien depuis longtemps, au plus l’abattement sera important. Cela présente d’évidents avantages fiscaux.

On distingue deux types d’abattements en fonction de la durée de détention :

  • L’abattement sur l’impôt sur le revenu ; 
  • L’abattement sur l’impôt pour les prélèvements sociaux.

La plus-value d’une résidence secondaire est exonérée d’impôt sur le revenu au bout de 22 ans de détention du bien. Au-delà de 30 ans de détention, elle sera complètement exonérée, puisqu’elle sera aussi exempte d’impôt pour les prélèvements sociaux. Avant cinq ans de détention, le propriétaire est soumis à un taux maximal d’imposition.

Voici les tranches d’abattement pour l’impôt sur le revenu en fonction de la durée de propriété* :

 

Durée de détention du bienAbattement sur la plus-value imposable
En dessous de 5 ans0%
6ème année6%
7ème année12%
8ème année18%
9ème année24%
10ème année30%
11ème année36%
12ème année42%
13ème année48%
14ème année54%
15ème année60%
16ème année66%
17ème année72%
18ème année78%
19ème année84%
20ème année90%
21ème année96%
22ème année100%

 

 

Et le taux d’abattement pour l’impôt sur les prélèvements sociaux* en fonction de la durée de propriété :

 

 

Durée de détention du bienAbattement sur la plus-value imposable
Jusqu'à 5 ans0%
6ème année1,65%
7ème année3,30%
8ème année4,95%
9ème année6,60%
10ème année8,25%
11ème année9,90%
12ème année11,55%
13ème année13,20%
14ème année14,85%
15ème année16,50%
16ème année18,15%
17ème année19,80%
18ème année21,45%
19ème année23,10%
20ème année24,75%
21ème année26,40%
22ème année28%
23ème année37%
24ème année46%
25ème année55%
26ème année64%
27ème année73%
28ème année82%
29ème année91%
30ème année100%


*Source : Service-Public.fr

Quel est le taux d’imposition sur la vente d’une résidence secondaire ?

Une fois le calcul de la plus-value immobilière réalisé, il faut connaître le montant de l’impôt qui en découle. Les résidences secondaires sont imposées sur leur plus-value à hauteur de 36,20 %. Ce taux comprend l’impôt sur le revenu (19 %) et l’impôt pour les prélèvements sociaux (17,20 %).

À ce taux est ajouté l’abattement en fonction de la durée de détention du bien.

En 2021, un abattement exceptionnel, compris entre 70 et 85 % s’applique pour les biens dont la promesse de vente a été signée entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023. Pour en bénéficier, l’acheteur doit s’engager à accueillir des logements sociaux dans le bien qui lui a été cédé.

 

Comment ne pas payer de plus-value sur une résidence secondaire ?

En cas de moins-value (ce qui arrive rarement), ou de plus-value nulle, celle-ci ne sera pas imposable.
Rappelons que les plus-values des résidences secondaires sont taxées, sauf dans certains cas où elles sont exonérées d’impôt.

La plus-value sur une résidence secondaire peut parfois être entièrement exonérée. C’est notamment le cas lorsque :

  • Le cédant n’a pas été propriétaire d’une résidence principale au cours des 4 ans précédant la vente de sa résidence secondaire et qu’il réinvestit le montant de la vente dans l’achat ou la construction de sa résidence principale (dans les 4 ans) ;
  • Le prix du bien n’excède pas 15 000 euros ;
  • Le bien est cédé par une personne retraitée ou handicapée (titulaire d’une pension de retraite ou d’une carte d’invalidité), à condition que son revenu fiscal de référence ne dépasse pas un certain montant (11 098 euros pour la première part de quotient familial) ;
  • Le bien est détenu depuis plus de 30 ans révolus (au-delà de 22 années révolues, il sera uniquement exonéré d’impôt sur le revenu, mais sera redevable de celui pour les prélèvements sociaux).

Pour bénéficier d’une exonération, il faut impérativement que le bien concerné soit situé sur le territoire français. Les vendeurs non-résidents peuvent également en bénéficier, à condition qu’ils fassent l’acquisition de leur logement dans l’un des États membres de l’Union européenne. Les programmes immobiliers neufs peuvent aussi être concernés par cette exonération.